L’art déterré
Empêtrée dans les crayons et les pinceaux, immergée dans les perspectives digitales, je n’ai découvert l’approche spatiale de la sculpture que tardivement ; le modelage en terre fut une véritable révélation de sensations et d’émotions.
Lorsque sous les doigts l’argile prend vie il n’est plus temps d’être terre-à-terre car agile, elle libère son caractère et c’est complice qu’elle se lisse ou bien avec malice qu’elle se plisse. On l’additionne, on la façonne, on la retire, on l’étire. Plus que matière thérapeutique, elle est l’artère où se déverse l’ivresse de la forme naissante et le vertige de celle à venir.